Histoire
Expérience,… Commande, … Test, … Ces mots forment un peu le quotidien de la neko. Installée sur le matelas dans un coin de la pièce, elle agite doucement ses oreilles aux bruits qui lui proviennent de l’autre côté de la porte. Sa queue s’agite sur un rythme lent. Elle a l’habitude, dans quelques minutes, ils ouvriront la porte, lui diront de se lever et de les suivre pour un nouvel entraînement. Est-ce qu’elle en a assez ? Peut-être, elle ne le sait pas vraiment. C’est ce qu’elle a toujours connu après tout… Parfois, elle rêve du dehors. Elle l’a déjà entraperçu, par les fenêtres devant lesquelles il lui arrive de passer… Et puis, ils l’ont amené dehors, quelques fois… Pour tester ses capacités « sur le terrain ». Dans ces moments-là, tous ses sens étaient en éveil, la caresse du vent sur sa peau, les multiples couleurs de l’extérieur vives ou douces qui ravissaient ses yeux… Les odeurs diverses qui lui chatouillaient les narines, tous ces bruits qu’elle ne connaissait pas qui venaient à ses oreilles … C’est un monde qu’elle veut découvrir. Mais pourtant… A chaque fois c’est la même chose, on l’entraine rapidement vers un véhicule pour l’amener vers son lieu « d’entrainement ». Dans le véhicule, on lui dit le mot magique et elle change… Elle ne se concentre plus que sur ce qui lui est ordonné… Et le test commence. Lorsque c’est terminé, lorsqu’elle a éliminé sa cible ou récupéré ce qu’on lui a demandé, elle retourne dans le véhicule, on la ramène au centre, puis dans sa … « chambre », si elle peut appeler cette pièce ainsi. Elle retourne s’installer sur son lit, ou prend l’un des livres qu’on lui a donné, merci le commanditaire, et elle attend… Elle attend qu’un nouveau jour arrive, que de nouvelles leçons soient programmées, que de nouveaux ordres lui soient donnés… Et pendant son attente, elle rêve, elle rêve d’un monde qui pour le moment lui est interdit…
Avec un soupir, la neko se retourne et fixe le plafond de sa chambre. Ici, c’est froid, impersonnel, mais c’est son univers… Combien de temps passés ici ? Elle se souvient de 17 ou 18 ans dans cette pièce, même si elle sait pertinemment qu’elle est née dans cet endroit…
Les premiers souvenirs qu’elle a, ceux sont les visages penchés au-dessus d’elle qui disent qu’elle s’appelle Sekhmet, c’est son futur maître qui lui a choisi. Elle n’est qu’une petite neko de 4 ou 5 ans, mais déjà sa queue est touffue et ses oreilles s’agitent au moindre bruit. Le visage le plus net, celui qu’elle conserve précieusement dans sa mémoire, c’est celui de Sachiko. A l’époque bien sûr, elle ne connaissait pas son nom. C’était la dame en blouse blanche qui venait plusieurs fois par jour la voir, celle qui lui apportait ses repas, qui restait parfois un peu avec elle dans sa chambre pour lui parler. C’est elle qui lui a ramené, sur ordre de son commanditaire, ses premiers livres, ceux avec les grandes images et très peu de texte, qu’elle adorait feuilleter en s’imaginant ce que pouvait être les formes qu’elle voyait sur les images. C’est Sachiko encore qui lui a donné ses premiers cours, ceux d’écriture, de lecture, et tous les autres,… Sachiko, s’était peut-être ce qui se rapprochait le plus d’une mère pour elle. Et ce fut peut être son erreur à elle… de l’appeler maman un jour… Elle avait lu ça dans un livre… une maman ca prenait soin de ses petits, ça les nourrissait, apprenait des choses… C’était ce que Sachiko était pour elle, non ? Et pourtant, Sachiko avait stoppé son mouvement, elle l’avait regardé avec un peu de tristesse dans les yeux et puis, elle avait prononcé des mots qui restaient gravé dans la tête de Sekhmet.
- Non Sekhmet, je ne suis pas ta mère … Ne m’appelle plus jamais comme ça …
Elle était sortie de la chambre sans se retourner. Elle avait huit ans à cette époque. Elle n’avait pas compris pourquoi elle ne pouvait pas lui donner ce nom. Elle aimait bien Sachiko et elle… Elle lui gratouillait les oreilles parfois, et elle l’avait même pris dans ses bras… C’était qu’elle l’aimait bien non ? C’était la première fois que Sekhmet se retrouvait dans cette situation, mais elle avait compris que si elle voulait que Sachiko reste avec elle, elle ne devait plus lui dire « maman ». Alors elle s’efforça de le faire. Sachiko avait repris ses cours et Sekhmet s’efforçait d’oublier ce mot qui avait été si agréable à prononcer…
Mais cette bulle n’était pas faîte pour durer. Est-ce que les autres, qu’elle voyait parfois, considéraient que Sachiko était trop proche d’elle ? Ou bien jugeaient-ils qu’elle y était trop attachée ? Quoi qu’il en soit ils vinrent dans sa chambre alors que Sachiko lui faisait une leçon. Ils dirent qu’ils n’avaient plus besoin d’elle, qu’elle devait partir à présent… Ça aussi Sekhmet ne l’oubliait pas. Elle avait bondi sur Sachiko pour la serrer contre elle. Elle avait pleuré aussi…. Mais cela n’avait servi à rien. On l’avait ceinturé et retenu alors qu’un homme attrapait Sachiko par le bras pour la faire sortir… Sekhmet avait tendu les bras, avait même utilisé ses griffes pour la première fois, mais rien n’avait été suffisant. Et la petite neko s’était retrouvée seule dans sa chambre, recroquevillée sur son lit.
Mais elle était une enfant, pendant des jours, des semaines elle avait espéré que Sachiko revienne. Elle restait prostrée, la tête tournée vers la porte. A chaque fois que la poignée était tournée, elle croyait, pendant quelques secondes que s’était Sachiko qui rentrait… mais s’était d’autres personnes. Des hommes et des femmes plus distants, plus froids qui lui disaient à peine deux mots. Alors Sekhmet se replia sur elle-même, mangeant à peine et refusant les « leçons ». Pendant quelques semaines elle fut même mise sous perfusion pour ne pas se laisser mourir de faim… Cette période reste floue pour elle, elle ne se souvient pas vraiment de ce qui l’a fait sortir de cet état, mais finalement elle recommença à … vivre, si l’on peut dire cela comme ça et Sachiko devint un souvenir précieux qu’elle conservait jalousement dans son esprit et son cœur.
Lorsqu’elle eut 10 ans, de nouvelles leçons s’ajoutèrent aux autres. On lui apprit à se battre. Au début, la petite neko ne comprit pas réellement ce que l’on attendait d’elle. Et puis, avec le temps, elle apprit. On lui enseigna à se battre à main nue mais aussi avec des armes. S’était une demande de son futur maître visiblement. On commença également à lui faire écouter un enregistrement dans lequel une voix prononcée un autre nom au début de ces séances : Bastet. Elle ne le savait pas encore mais s’était un nom auquel elle devait s’habituer. Tout comme elle l’ignorait, mais cette voix était celle de l’homme l’ayant commandé. C’est ce mot qui devait déterminer à quel moment elle devait devenir une machine et à quel moment cela s’arrêtait. Mais tout cela, s’était pour plus tard. A 10 ans, on voulait juste qu’elle s’habitue à ce deuxième nom. Et elle s’y habitua. Gentille petite fille qui ne comprenait pas toujours mais qui obéissait, sans doute avec l’espoir inconscient qu’on lui montre de nouveau un peu d’affection…
Les jours devinrent des semaines, les semaines des mois et les mois des années. Tout était toujours semblable. On lui donnait des cours normaux et à côté de cela, petit à petit, on lui apprenait à tuer, à voler, à être discrète… et à obéir à une personne qu’elle n’avait jamais vu. Ca, s’était avant ses 15 ans. Cette année-là, vers la fin de l’année, on vint la voir dans sa chambre. Cela en soit n’avait rien d’étrange mais ce qui l’étonna davantage, s’était l’homme qui accompagnait celui en blouse blanche. Vêtu d’une longue veste noire, il ne ressemblait pas à ceux qu’elle était habituée à voir. Lorsqu’il était entré dans sa chambre, elle s’était redressée sur son lit, les jambes repliées sous elle. Puis, lorsqu’on lui demanda, elle se leva et s’approcha doucement. Elle n’a rien dit, l’homme non plus. Il s’était seulement contenté de lui poser la main sur la tête et de la gratouiller une fraction de secondes. Puis il reparti, laissant Sekhmet avec ses questions et ses incertitudes.
Après cela, les entrainements se durcissent. Ses formateurs étaient plus exigeants, plus durs avec elle. Son corps continua de s’endurcir, d’adopter les réflexes que l’on attendait d’elle. Et le mot rentra dans sa tête, toujours à l’aide de l’enregistrement. Elle ne sait plus comment ils ont fait mais au bout d’un moment, il lui suffisait d’entendre « Bastet » pour se renfermer. Elle avait l’impression de devenir plus distante avec ce qui l’entourait, comme si son esprit se divisait, que son « elle » habituel se rétractait pour laisser autre chose prendre sa place. Mais cet autre chose, s’était « elle » aussi dans un sens. C’est juste que dans ces moments-là, on lui disait ce qu’elle devait faire, et rien ne pouvait l’empêcher d’y parvenir… Jusqu’à ce qu’on prononce une nouvelle fois ce nom.
Au début, cette situation lui faisait peur. A 16 ou 17 ans, elle comprenait bien que ce n’était pas « normal » ce qui lui avait été fait. Ce n’était pas normal qu’elle soit aussi détachée quand on lui disait ce nom. Et elle ne devrait pas se « dissocier » autant dans ces moments-là. Peut –être qu’elle devenait folle… Est-ce que c’était l’objectif ? Elle n’arrivait pas à savoir, mais ses craintes, elle les avait gardées pour elle. Après tout, qui ici aurait pris la peine de l’écouter sur ce point ? Depuis des années elle n’avait plus était proche de personnes ici… Ce n’était pas faute d’avoir essayé, mais s’était les autres qui ne voulaient pas. Alors Sekhmet avait appris à composer avec ça… Etre seule. Et ses peurs, elles étaient restées en elle pendant des semaines, jusqu’à ce qu’elles commencent à s’apaiser puisque rien ne se passait…
Sur son lit, la neko soupira et se retourna en baillant, sa queue recommençant à s’agiter doucement. Finalement elle n’était pas devenue folle… Ou du moins, elle n’en avait pas l’impression. Elle s’était même habituée à cette situation pour le moins étrange, et ce qu’on avait pu lui faire faire, ne l’avait jamais empêché de dormir ou d’avoir la conscience tranquille. Après, il faut dire qu’elle ne se posait pas vraiment ce type de question. On lui avait toujours dis qu’elle devait obéir, d’abord à ceux qui l’ont… élevé, puis à celui qui avait voulu sa « naissance » quand elle serait prête. A l’heure actuelle, elle ne voyait pas ce qui l’empêchait de respecter cette ligne de conduite… Outre le fait qu’elle s’ennuyait de plus en plus dans sa « chambre ». Mais, ceux qui l’accompagnaient lorsqu’elle sortait avaient dit que son futur propriétaire ne vivait pas dans le bâtiment… Donc, peut-être qu’elle finirait par en sortir, peut-être qu’elle pourrait voir ce qu’il y avait dehors… A cette idée, un petit sourire naquit sur ses lèvres et elle miaula légèrement, un miaulement qui pouvait paraître... heureux. Cette idée plaisait à Sekhmet. Alors, dans l’espoir de pouvoir sortir plus souvent et plus rapidement, Sekhmet était sage, obéissante. Elle faisait ce qu’on lui disait, elle s’entrainait avec sérieux et rigueur.
La neko releva brusquement la tête en entendant des bruits se rapprocher de sa chambre. Ses oreilles s’agitèrent un peu avant que la porte ne s’ouvre pour laisser passer un homme en blouse blanche. Sekhmet se laissa retomber quelque peu sur son matelas et le laissa approcher. Il s’arrêta à proximité du lit et nota quelques lignes sur sa feuille avant de relever la tête pour la regarder.
- Aller viens Sekhmet. Aujourd’hui les choses vont être un peu différentes …
La neko pencha quelques instants la tête sur le côté. On pouvait presque voir les points d’interrogations danser dans ses pupilles. Puis, elle déplia ses jambes et se glissa souplement sur le sol. A l’extérieur de sa chambre, deux autres hommes attendaient. Ça aussi elle s’y était habituée, alors elle n’y fit pas plus attention que cela. Celui en blouse blanche passa devant elle et, comme d’habitude, elle lui emboita le pas. Dans le corridor ses oreilles s’agitaient légèrement tandis qu’elle remontait les couloirs bien connus. Sauf que cette fois, ils tournèrent à droite. Les oreilles de Sekhmet se dressèrent immédiatement sur sa tête. S’était le chemin de l’extérieur, sauf que d’habitude elle n’y allait pas directement… Les yeux vairons se posèrent sur le dos de l’homme en blouse blanche puis elle jeta un regard par-dessus son épaule vers les deux autres hommes. Il lui avait dit qu’aujourd’hui se serait différent… C’était ça qu’il voulait dire, qu’elle allait directement dehors ? Ou est-ce qu’il y avait autre chose encore ….
Derrière l'écranSurnom : Oneyra, Nyu (dédicace Nanae ^^), Sekhmet
Age : 26 ans
Comment as-tu trouver le forum ? : j’ai mes sources ^^
Présence sur le forum ? : Le plus possible, après la majorité du staff connait mon job …
Que penses-tu du forum ? : bah si je viens, c’est que ça me plait, non ? ^^
Dc ? : aucun pour le moment
Autre ? : have fun
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